Conformément aux activités prévues par le projet, il a été organisé, dans la soirée du Jeudi 28 Janvier 2021 à la maison des jeunes de Nikki, une séance de sensibilisation et de mobilisation des populations sur la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes et jeunes filles dans la commune de Nikki. Cette séance ayant pour thème : « Violences faites aux femmes et jeunes filles et Réalisation des ODD » (photo 6) marque le début et le démarrage d’une longue série d’activités de sensibilisation (sensibilisations de proximité et à travers les ondes de la radio communautaire locale) des communautés en vue de contribuer de façon significative à l’éradication de ce fléau. Des populations de plusieurs couches de la communauté étaient présentes à savoir les femmes, les jeunes filles, les chefs villages, les chefs quartiers, les hommes (pères de famille), jeunes hommes, etc. La séance a été dirigée par Mme ISSA Aïssatou, une Assistante Sociale travaillant au Centre de Promotion Sociale de Nikki (CPS/Nikki) et Expert en animation de séances de sensibilisation. La séance de sensibilisation a commencé par l’arrivée et l’installation des participants dans l’enceinte de la maison des jeunes, la distribution des tee-shirt à l’effigie de la campagne aux participants, et surtout les femmes et jeunes filles. Ensuite, les mots de bienvenu et d’ouverture de la séance ont été donné par le représentant de la Présidente de l’ONG BEDD, qui après avoir salué la forte présence des femmes à la séance, a une fois encore rappelé la pertinence de la question des violences basées sur le genre dans la commune de Nikki et la nécessité d’actions en vue de l’épanouissement des femmes, un facteur important de l’atteinte effective des Objectifs de Développement Durable (ODD). En effet, les femmes constituent les moteurs de tout développement tant sur le plan social qu’économique des communautés et leur épanouissement nécessite la création et la promotion d’une société/culture où l’égalité entre homme et femme (ODD 5) est promue et les VBG sont absentes. Ce qui justifie d’ailleurs le choix du thème des campagnes de sensibilisation : « La violence nuit au Bien Être de la femme et à l’avenir des filles. Ensemble, construisons une culture où la violence sur les femmes et jeunes filles est inacceptable ».

Après les mots de bienvenu et le discours du représentant de la présidente, l’assistante sociale a eu un échange avec les participants autour des questions relatives thèmes de sensibilisation ci-dessus émises. Ainsi, après la projection de deux petits films documentaires sur les violences basées sur le genre, l’assistante sociale a expliqué davantage aux participants se qu’est la violence, les types de violences dont elles sont victimes et comment elle affecte la vie de la femme, de la jeune fille, de la famille et de la communauté toute entière. Ensuite, un débat a été ouvert où des paroles furent données aux participants surtout les femmes pour intervenir sur la question. Au cours de cette étape de débat, les femmes ont raconté leurs quotidiens et exprimé leurs attentes de l’ONG dans la lutte contre toutes formes de violences à leur égard. En effet, pendant cette étape, une femme affirma ce qui suit : « nos maris nous tapent, si tu demandes l’argent de popote, ils nous grondent et des fois nous tapent. Des fois nous sommes obligés de nous débrouiller avec ce que nous avons mais ils ne sont jamais satisfaits. La violence est une réalité que nous vivons chaque jour. Il est difficile pour eux de subvenir aux besoins de la famille et ce sont eux qui invitent encore leurs amis pour manger à la maison et dès que le repas servis est insuffisant, ils commencent par gronder, menacer et nous tapent. Nous souhaitons donc que l’ONG nous vienne en aide avec les activités génératrices de revenu ». S’agissant des grossesses précoces (des mineurs surtout), une autre femme affirma : « le mari ne donne rien à la maison, nous dépendons du copain de notre fille qui nous donne de l’argent et des vivres par moment. Nous sommes donc obligés de couvrir la relation car si notre mari l’apprend il va nous battre et battre l’enfant. C’est d’ailleurs ce qui arrive lorsqu’il arrive que la fille tombe enceint avant d’être majeur. Oubliant qu’il nous a abandonné, il se met à battre tout le monde dans la maison. Si l’ONG pouvait nous trouver des moyens pour gérer ses situations, cela nous ferait beaucoup du bien ». Plusieurs autres témoignages ont suivi ceux de ces deux premières femmes et ont été émis devant tous les hommes présents à la séance. Aux hommes (chefs villages, chefs quartiers, maris, etc.) présents à la séance, l’assistante a expliqué le rôle important que joue la femme dans la communauté et comment les pratiques malsaines entravent à ce rôle et donc aux développement de la communauté. Elle a par la suite expliqué à tous les participants les étapes à suivre lorsqu’on est témoin ou victime d’une violence basée sur le genre et encouragé les actes de dénonciation des auteurs de ces pratiques.

La séance a pris fin vers 18h à la satisfaction de tous les participants qui ont souhaité que des séances du genre soient répétées par moment. Des photos de famille ont été prises avec les participants.