Depuis novembre 2019, le monde entier fait face à une maladie infectieuse émergente, appelée Covid-19, provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2. Le 11 mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré la maladie du Covid-19 comme étant une pandémie mondiale compte tenu de l’échelle des victimes (presque tous les pays sont touchés) et de l’ampleur des dégâts causés par la maladie. Au Bénin, l’analyse des effets du Covid-19 sur la situation socio-économique prend en compte la situation de fermeture des frontières avec le Nigeria survenue depuis août 2019 et qui perdure jusqu’à nos jours. Au-delà de l’économique, c’est la stabilité socio-politique qui est affectée du fait d’une part, de la baisse potentielle de la production et des activités économiques des secteurs formel et informel, et d’autre part, de l’effondrement du commerce, du tourisme, du dysfonctionnement des chaînes d’approvisionnement régionales et bien d’autres services. En plus des gestes barrières ordinaires, les autorités béninoises en vue de mieux contrôler et limiter la propagation de la pandémie à l’intérieur du pays, ont développés d’autres actions de riposte dont principalement (1) la fermeture générale de toutes les frontières terrestres du pays et (2) la mise en place d’un cordon de sanitaire ayant subdivisé le pays entier en deux grandes parties (le Nord séparé du Sud), etc. Toutes ces mesures ont affecté de façon disproportionnée les populations pauvres, en particulier les ouvriers agricoles ou la main d’œuvre non qualifiée du secteur informel, les employés du secteur du tourisme, les artisans et bien d’autres acteurs. Le site « Ramsar-1017 » est composé de populations de divers secteurs d’activités opérant dans la majorité dans l’informel. Le but principal de la présente étude a a été d’évaluer l’impact de la pandémie du Covid-19, à travers les restrictions et mesures mises en place par les autorités politiques, sur les conditions de vie socio-économiques des populations de cette zone, d’analyser les stratégies d’adaptation développées par les populations et faire des suggestions d’actions rapides en vue de renforcer la résilience des populations pour une gestion efficace de la pandémie du Covid-19 par ces dernières. Les résultats ont démontré l’intensité d’exploitation des ressources naturelles (cours et plans d’eau ainsi que les contenus, les bois de chauffages issus des mangroves, les branches de palmes, le sable, etc.) avant et pendant la crise sanitaire du Covid 19. En effet, avant le Covid-19, les ressources naturelles étaient exploitées de façon plus rationnelle comparativement à la période pendant le Covid-19.

Ceci se justifie par les fréquences élevées de pêches ainsi que les pêches nocturnes effectuées par les pêcheurs du fait de la rareté des ressources halieutiques et la mauvaise qualité des revenus issus de leurs activités secondaires. De plus, l’exploitation plus intense et constante des mangroves comme bois de chauffage (source d’énergie) pendant la période du Covid-19 peut s’expliquer l’inaccessibilité des femmes salicultrices aux bois de chauffage ordinaires souvent exploités avant cette période par ces dernières en combinaison avec ceux issus des mangroves. En vue de s’adapter aux nouvelles conditions de vie imposées par le Covid-19, les populations du milieu d’étude ont développé dans cette étude plusieurs stratégies, en dehors de la réduction des dépenses mensuelles qui est la première stratégie développée et commune à tous les acteurs enquêtés.